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Comprendre le défi des redirections dans un contexte de CMS Headless : pourquoi est-ce crucial ?

by Melvin Schultz & Clément Darrouzes 14 avril 2025

Avec l’essor des architectures headless, la question de la redirection CMS Headless devient centrale. Depuis ces dernières années dans le monde du développement web, l’adoption des CMS headless s’est accélérée en raison de leur flexibilité, de leur évolutivité et de leur capacité à se connecter à une multitude de sources de données via des API. Cependant, cette architecture, aussi puissante soit-elle, n’apporte pas de réponse clé en main à certaines problématiques. L’un des plus grands enjeux pour les développeurs et les contributeurs de contenu est la gestion des redirections lors des mises à jour du contenu.

Qu’est-ce qu’une redirection et dans quels cas en parle-t-on ?

Une redirection est une instruction donnée à un navigateur (ou à un moteur de recherche) pour accéder à une nouvelle URL lorsqu’une ancienne n’est plus valable. Le cas le plus courant : lorsqu’un contenu change d’URL (suite à une migration, une refonte, un renommage ou une restructuration du site), il est indispensable de rediriger l’ancienne adresse vers la nouvelle pour éviter les erreurs 404 (page introuvable).

Les redirections sont particulièrement critiques dans les contextes suivants :

  • La migration de CMS ou d’un monolithique vers un CMS headless
  • La restructuration de l’arborescence des contenus
  • Le rebranding ou la modification de l’URL de base (changement de nom de domaine par exemple)
  • L’optimisation SEO, où certaines pages peuvent être fusionnées ou supprimées

Sans une solution technique efficace pour gérer ces redirections, l’expérience utilisateur ainsi que le SEO du site peuvent être impactés si les pages finissent par être inaccessibles. 

À quel moment faut-il mettre en place les redirections ?

Les redirections ne doivent jamais être une réflexion de dernière minute. Pour être efficaces, il y a plusieurs bonnes pratiques à suivre :

  • Avant la mise en production, il convient d’identifier toutes les URLs susceptibles de changer.
  • Pendant la migration, on s’appuie sur une table de correspondance entre anciennes et nouvelles URLs
  • Après la mise en ligne, il est impératif de surveiller les erreurs 404 via les outils d’analyse (comme Google Search Console) pour ajuster les redirections manquantes

En somme, les redirections sont un élément à intégrer très en amont dans le planning de projet, au même titre que la structure de contenu ou la stratégie de référencement.

L’impact des redirections sur l’expérience utilisateur

L’impact le plus immédiat et visible d’une mauvaise gestion des redirections est l’expérience utilisateur dégradée :

  • L’utilisateur tombe sur une erreur 404 au lieu d’atteindre le contenu souhaité
  • Il perd confiance dans le site et est susceptible de quitter rapidement (augmentation du taux de rebond)
  • Il n’a aucune indication sur ce qu’il doit faire ensuite

Une redirection bien gérée permet à l’utilisateur d’atteindre naturellement la bonne ressource, même si l’URL a changé. Cela participe à la fluidité de navigation et à la cohérence globale du parcours.

L’impact des redirections sur le SEO

Le SEO est particulièrement sensible à la qualité des redirections :

  • Une page supprimée sans redirection génère une erreur 404, ce qui dégrade le classement SEO.
  • Les moteurs de recherche peuvent conserver en mémoire l’ancienne URL. Ainsi, si elle retourne une erreur, cela a un impact sur le référencement puisque les moteurs de recherche vont réduire la visibilité du site
  • Un bon maillage interne dépend aussi de la cohérence des liens : si les redirections ne sont pas prises en compte, le maillage devient défaillant.

Utiliser les bonnes pratiques (comme les redirections 301 permanentes) permet de transférer l’autorité SEO d’une page à une autre, sans perte de positionnement.

L’impact des redirections sur la performance

Du point de vue de la performance générale du site, une gestion non anticipée et fine des redirections peut également avoir plusieurs conséquences :

  • Une redirection mal placée (ex. en chaîne : URL A → URL B → URL C) ralentit l’affichage.
  • Des redirections gérées côté client (JavaScript) plutôt que côté serveur peuvent ralentir l’accès au contenu.
  • Une absence de stratégie peut entraîner une charge inutile sur les serveurs si beaucoup de 404 sont générées.

Dans une architecture moderne (ex. JAMstack, SSR via Next.js, edge functions sur Vercel ou Netlify), il est possible de gérer les redirections de manière optimisée via :

  • Des règles de réécriture au niveau du CDN
  • Des middlewares configurés pour router intelligemment le trafic
  • Des fichiers de configuration (_redirects, rewrites.json, etc.) utilisés dès la phase de build

Redirection les spécificités des CMS Headless

Contrairement à un CMS classique (Drupal, Ibexa, WordPress, etc), dont la gestion du contenu, le code métier et le code permettant l’affichage de l’interface sont intimement liés, un CMS Headless à l’inverse ne s’occupe que de la partie contenu. C’est une solution permettant d’être agnostique de toute la partie affichage afin de gagner en flexibilité.

Dans une architecture headless, nous aurons donc une base de données qui stockera les contenus, une API permettant d’exposer cette même BDD (souvent via REST ou GraphQL) qui elle sera consommée par une multitude de supports, que ce soit une application mobile, un site web, un logiciel interne, etc. De ce fait, le contenu est complètement agnostique de l’interface, comme son nom “headless” l’indique.

Cela signifie donc que :

  • le CMS n’a aucune connaissance de l’URL finale de chaque contenu,
  • il ne propose pas nativement de système de redirection basé sur des règles de routing,
  • la logique de redirection doit être prise en charge côté front-end ou via une couche intermédiaire (middleware, edge function, proxy, CDN, etc.)

Cela complexifie la gestion des redirections car elle sort du périmètre du CMS. Il faut donc mettre en place une stratégie dédiée, souvent en collaboration étroite entre les équipes backend, frontend et SEO.

Dans un environnement headless, les redirections ne sont donc plus une simple option : elles deviennent une composante stratégique de l’architecture. Elles doivent être anticipées, industrialisées et monitorées en continu. Pour chaque projet, chez Kaliop, nous intégrons cette réflexion dès les premières phases de cadrage pour garantir une migration fluide, une expérience utilisateur cohérente, et des performances SEO préservées.

Dans un prochain article, nous présenterons un exemple concret de notre approche technique pour gérer les redirections avec un CMS Headless : quelle stratégie mettre en place, quelles solutions techniques exploiter et quelles sont les bonnes pratiques à suivre. 

Melvin Schultz & Clément Darrouzes

Melvin Schultz & Clément Darrouzes

Melvin Schultz : lead développeur fullStack Javascript à Kaliop. Clément Darrouzes : team lead / lead développeur fullStack Javascript à Kaliop

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