Product Owner : l’acteur clé de votre transformation digitale
21 juin 2022
Le métier de Product Owner est sur toutes les lèvres. Les acteurs qui communiquent dessus n’ont qu’une seule parole : aujourd’hui, il est l’élément clé de toutes les entreprises digitales. Cet engouement soudain peut sembler obscur, c’est pourquoi il est nécessaire de comprendre le métier de PO (Product Owner). Quel est son rôle ? Quelles sont ses missions ? Et enfin, serait-il LA réponse aux nouveaux besoins du numérique ?
Sommaire
Le Product Owner : au carrefour des besoins et des acteurs de la Digital Factory
Le PO a une mission très claire : maximiser la valeur du produit. L’aspect le plus important de sa mission est la responsabilité de son succès ou de son échec. Il est la personne du projet qui représente à elle-seule les besoins de tous les stakeholders impliqués dans le produit. Le Product Owner peut être considéré comme le CEO du produit : c’est lui qui a l’autorité globale dessus. Pour garantir sa réussite, il est celui qui donne une direction uniforme.
Le PO peut faire partie de l’équipe projet ou travailler dans une agence externe, qui va accompagner l’équipe projet dans la réalisation de son produit digital. En effet, chez Kaliop, il nous arrive régulièrement de mettre à disposition de nos clients des Product Owners lorsqu’ils n’en ont pas en interne. La suite de l’article s’inscrira dans cette situation : le cas d’un Product Owner externe.
Le Product Owner est l’élément central autour duquel s’articulent tous les intervenants de la Digital Factory. Il discute de sa vision et la compare avec celle du client final pour trouver un compromis et une ligne directrice commune. L’objectif du Product Owner est de gérer les équipes techniques et non techniques pour faire du produit un succès. Il fait partie de l’équipe Scrum et travaille donc en agilité. Mais son périmètre peut dépasser celui du produit à proprement parler : il peut être amené à discuter et travailler sa stratégie en relation avec les départements marketing et vente. C’est donc à lui de coordonner les équipes afin d’implémenter les nouvelles fonctionnalités. Il tente au mieux de concilier les souhaits du client final et la réalité technique : pour cela, le PO devient l’interlocuteur de tous les acteurs de la vie du produit digital.
Quelles sont les responsabilités et les compétences du Product Owner ?
Développer et communiquer sur l’objectif du produit
Le Product Owner est celui qui a la vision globale du produit, et qui coordonne le Backlog. Pour cela, il définit entièrement le chemin que doit prendre la plateforme digitale ou l’application mobile pour évoluer. Le PO va en premier lieu comprendre le produit, et discuter avec le client pour identifier les besoins et former le cahier des charges ou la roadmap du produit digital. Il va ensuite traduire ces besoins en user stories, c’est-à-dire en les exprimant d’une façon claire et simplifiée, et en langage courant, tout en se plaçant du point de vue de l’utilisateur final. C’est cette liste de besoins qui va permettre de définir les éléments à ajouter ou à retirer, ou encore les fonctionnalités à développer. À partir de cette liste de user stories, le Product Owner va sélectionner les bons interlocuteurs, et faire confiance aux spécialistes pour les détails techniques.
Mais tous les acteurs du projet ont leur propre vision du produit, c’est donc au PO de communiquer une vision commune et transmettre à tous l’image du rendu final.
Créer, prioriser et communiquer les éléments du Backlog produit
Nous l’avons déjà énoncé précédemment, l’un des rôles clés du PO est de gérer le Backlog Produit. C’est le catalogue des tâches, problèmes et besoins qui sont à étudier pour les implémenter ou ajouter au produit.
Selon la méthodologie Scrum (une méthodologie qui s’inscrit dans une approche Agile), on peut trouver dans le Backlog Produit plusieurs éléments :
- des user stories évoquées plus haut et qui expriment les besoins des utilisateurs en langage courant, compréhensible par tous,
- des tâches techniques ajoutées par le PO ou les équipes techniques en fonction de leur besoin
Pour faire simple, le Backlog Produit est similaire à une to-do list qui ne serait pas planifiée. Il regroupe une liste de tâches qui ne sont pas encore dans un processus de développement par les équipes techniques. Mais si le PO va rajouter au Backlog des éléments techniques, il n’est pas obligé d’aller dans le détail : ce n’est pas forcément lui qui s’occupera de les traduire en descriptions techniques. Il peut rester plus général et s’exprimer en langage courant. Mais c’est lui qui est en charge de prioriser l’ensemble du backlog en fonction de la valeur de chaque élément, pour atteindre l’objectif du produit.
Le Product Owner synchronise le programme : il choisit ce qui est le plus important et le plus urgent. Pour cela, il interagit avec les équipes techniques pour connaître les plannings de chacun et estimer le temps et la charge de travail nécessaire à chaque élément. Il s’occupe également de moduler le cahier des charges ou la roadmap produit et de prioriser ses entrées. On parle de sprint planning.
Créer le meilleur produit
Il n’est pas forcément évident pour le PO de faire adhérer tous les stakeholders à sa vision. Parfois, lorsque cela est nécessaire, il doit, s’il le faut, imposer ses choix. Il est responsable de la réussite du produit, en s’appuyant sur les différents experts de son équipe Scrum, c’est donc à lui et à son client direct que reviennent les décisions finales, pour remplir l’objectif commun.
Le Product Owner, au coeur de l’équipe Scrum
Le PO, chef de file de l’équipe Scrum
La méthodologie Scrum est une méthodologie qu’on utilise dans les entreprises qui ont besoin de flexibilité dans la conception du produit. Elle s’applique particulièrement bien au domaine du numérique, où le produit n’est souvent pas entièrement défini au départ et où les clients ont des besoins qui évoluent au fil du temps. C’est la méthodologie la plus standard aujourd’hui. Elle se base sur une approche itérative, faite de petites avancées qui permettent une amélioration continue. La méthodologie Scrum s’oppose au V-model que l’on retrouve dans l’industrie classique, et qui suit un schéma fixe où le projet est entièrement défini au commencement.
Cette méthodologie s’articule autour de l’équipe Scrum. Constituée généralement de 3 à 10 personnes, elle se compose de l’équipe qui implémente le produit, dont les membres sont tous spécialistes dans leur domaine. On y retrouve le PO, le Scrum Master, les développeurs frontend et backend, mais aussi les UX/UI designers, les experts infrastructure et la QA (Quality Assurance). Le lien du Product Owner avec l’équipe est de communiquer à la fois le produit et la vision. Il permet à l’équipe Scrum de se structurer en fonction du produit à réaliser, et de s’organiser.
Le Proxy Product Owner, bras armé du PO
Il peut arriver de rencontrer le métier de Proxy Product Owner (PPO). Le PO et PPO ont quasiment les mêmes objectifs : le PPO peut, tout comme le PO, capturer les informations pour comprendre de quoi les clients ont besoin, définir le product backlog, planifier avec l’équipe les éléments à traiter. Mais contrairement au Product Owner, ce n’est pas son produit : il n’est pas responsable de son succès, ne contrôle pas le budget, et ne définit pas la vision ni la stratégie. Le Proxy Product Owner ne peut pas s’opposer aux décisions du Product Owner, qui aura toujours le dernier mot. Si le Product Owner n’a pas une connaissance pointue des technologies, le Proxy Product Owner s’occupe d’effectuer une première “traduction technique” jusqu’aux équipes tech. Auquel cas, et c’est le cas le plus fréquent dans la méthodologie Scrum, celui-ci n’a qu’un rôle d’intermédiaire.
Le Product Owner : élément clé de la transformation digitale
L’apparition d’internet et la possibilité d’effectuer des mises à jour à distance ont révolutionné la conception de produit. Que ce soit au niveau du hardware, du firmware ou du software, les mises à jour permettent une amélioration continue. Aujourd’hui, les besoins des clients changent de jour en jour. Dans une méthodologie classique (le V-Model dont nous avons déjà parlé), il faudrait recommencer l’intégralité du projet. Mais l’apparition du Product Owner permet une gestion en temps réel du développement du produit avec une vision qui prend en compte le changement des besoins du client, et qui peut s’y adapter grâce à sa grande flexibilité. Pour cela, le développement d’un MVP (Minimum Viable Product) est très utile pour récolter des retours utilisateurs avant la fin du développement du produit digital final. Il s’agit d’une première version “Rapide, Testable et Utilisable” du produit, qui privilégie les fonctionnalités les plus utiles au produit. Très utilisé dans le domaine des Start-ups, le MVP est idéal à la fois pour valider le concept du produit et travailler très rapidement à partir des retours utilisateurs.
Ces changements rapides et cette possibilité d’interaction en temps réel permettent de réagir aux évènements et aux crises. Dans le cas du COVID, la multiplication des achats en ligne a nécessité le travail intensif de nombreuses équipes.
Comment devenir un Product Owner ?
Pour devenir Product Owner, le parcours le plus classique est de s’orienter vers les filières liées à l’informatique. Néanmoins, ce métier ne nécessite pas forcément les compétences d’un développeur, mais une connaissance et une compréhension du domaine technique. Il est donc possible de passer par un parcours orienté ingénierie, voire marketing si on complète sa formation, en autodidacte ou non, par l’acquisition des connaissances techniques. Il est tout à fait conseillé de suivre une formation permettant de comprendre et de gérer le budget, mais tous les postes de Product Owner n’ont pas à traiter avec cet aspect.
Il existe des certifications officielles qui attestent des connaissances du Product Owner, à savoir le PSPO (Professional Scrum Product Owner) qui s’articule en trois paliers. Néanmoins, une certification officielle (même si cela reste un atout), n’est pas indispensable pour accéder à ce type de poste. Beaucoup de recruteurs se basent sur l’expérience, la connaissance du milieu et les soft skills.
Les qualités du Product Owner sont nombreuses, et il est conseillé de s’orienter vers ce métier à condition d’avoir certaines soft skills au vu des nombreuses responsabilités et du rôle clé que le PO joue dans l’entreprise. A savoir une capacité d’organisation, de rédaction et de communication irréprochable, une vision orientée macro, un bon contact client et une facilité à se faire entendre et motiver les équipes. Le PO doit également savoir déléguer et prendre les feedbacks en compte. Il est indispensable de savoir dire trouver des compromis, voire de dire non et de s’imposer face aux autres acteurs, tout en restant ouvert à la discussion. Enfin, le Product Owner est un visionnaire : il doit voir où le produit va aller, et croire en sa vision jusqu’au bout.